https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000036052759
dépêche APM
dépêche APM
PARIS,
27 novembre 2017 (APMnews) - Le tiers formulant une demande
d'hospitalisation sans consentement pour un proche n'est pas forcément
habilité, ensuite, à formuler un pourvoi en cassation
contre une décision concernant cette hospitalisation, assure la Cour de
cassation dans un arrêt daté du 15 novembre.
Dans
cet arrêt, la Cour de cassation rappelle que la demande
d'hospitalisation sous contrainte peut être formulée par un tiers, et
que ce tiers peut saisir le juge des libertés et de la détention
(JLD) pour demander la mainlevée de la mesure.
Elle
explique aussi "que, lorsque la saisine du juge n'émane pas de ce
tiers, celui-ci est avisé de l'audience de première instance ou d'appel,
peut faire parvenir ses observations par écrit,
auquel cas il en est donné connaissance aux parties présentes à
l'audience, et demander à être entendu, mais n'a pas la qualité de
partie".
Elle
ajoute que "nul ne peut se pourvoir en cassation contre une décision à
laquelle il n'a pas été partie, à moins qu'elle n'ait prononcé une
condamnation à son encontre".
Dans
le cas jugé ici, une femme a été admise en soins psychiatriques sans
consentement au centre hospitalier Guillaume Régnier de Rennes, à la
demande de son époux, sous le régime de l'hospitalisation
complète, en application d'une décision du directeur d'établissement
prise sur le fondement de l'article L3212-3 du code de la santé
publique.
Cet
article qui dispose, rappelle-t-on, qu'"en cas d'urgence, lorsqu'il
existe un risque grave d'atteinte à l'intégrité du malade", le directeur
d'un établissement "peut, à titre exceptionnel,
prononcer à la demande d'un tiers l'admission en soins psychiatriques
d'une personne malade au vu d'un seul certificat médical émanant, le cas
échéant, d'un médecin exerçant dans l'établissement".
Puis, le directeur d'établissement "a saisi le juge des libertés et de la détention en vue d'une prolongation de la mesure".
Sans
se prononcer sur le fonds de l'affaire, la cour de cassation rejette le
pourvoi formulé par le mari contre l'ordonnance rendu par la cour
d'appel de Rennes, au motif qu'il "n'avait pas
la qualité de partie à la procédure"
"Dès lors, son pourvoi n'est pas recevable", conclut-elle.