https://www.conseil-etat.fr/actualites/le-conseil-d-etat-suspend-en-refere-la-dissolution-du-groupe-antifasciste-lyon-et-environs
Les juges des
référés du Conseil d’État suspendent aujourd’hui la dissolution du
Groupe Antifasciste Lyon et Environs (GALE) prononcée par le
Gouvernement le 30 mars dernier. Ils estiment que les éléments avancés
par le ministre de l’Intérieur ne permettent pas de démontrer que la
GALE a incité à commettre des actions violentes et troublé gravement
l'ordre public.
Le
30 mars 2022, le Gouvernement a prononcé la dissolution du Groupe
Antifasciste Lyon et Environs, dit « la GALE », sur le fondement du code
de la sécurité intérieure (article L. 212-11). Le groupement
et un de ses membres ont demandé au juge des référés du Conseil d’État
de suspendre en urgence cette dissolution, dénonçant une atteinte aux
libertés d’association, de réunion, d’expression et d’opinion.
Un groupement peut être dissous pour trouble grave à l’ordre public
Le
code de la sécurité intérieure prévoit que les groupements qui incitent
à des agissements violents envers des personnes ou des biens2 et troublent gravement l'ordre public, peuvent être dissous par le Gouvernement.
Actions
violentes, appel à la haine et à la violence contre les forces de
l’ordre, publications violentes sur les réseaux sociaux… Les trois juges
des référés du Conseil d’État réunis en formation collégiale ont
examiné les éléments avancés par le ministre de l’Intérieur pour
justifier la dissolution de ce groupement.
Les faits reprochés à la GALE ne justifient pas sa dissolution
Ils
estiment aujourd’hui que les éléments retenus contre le groupement,
pris tant isolément que dans leur ensemble, ne justifient pas sa
dissolution au regard du code de la sécurité intérieure.
Si la
GALE a relayé sur ses réseaux sociaux des appels à participer à des
manifestations – dont certaines non déclarées et qui ont pu générer des
troubles graves à l’ordre public, dans le cadre du mouvement dit des «
gilets jaunes » ou contre le passe sanitaire –, le groupement n’a pas
été à l’origine de ces appels. Il n’est d’ailleurs pas démontré que les
actions violentes qui y ont été commises soient liées aux activités de
la GALE.
Par ailleurs, les juges des référés du Conseil d’État
observent que les publications du groupement sur ses réseaux sociaux ne
peuvent être regardées à elles seules comme une légitimation du recours à
la violence. Si le groupement tient des propos radicaux et parfois
brutaux, ou relaie avec une complaisance contestable les informations
sur les violences contre les forces de l’ordre, on ne peut considérer
que le groupement ait appelé à commettre des actions violentes.
Pour ces raisons, les juges des référés du Conseil d’État suspendent aujourd’hui le décret de dissolution du groupement